Diabète : un marqueur pour dépister les risques cardiovasculaires ?

Alors que les personnes atteintes de diabète de type 2 ont environ deux fois plus de risque de présenter un accident cardiovasculaire associé à athérosclérose au cours de leur vie (infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral), des scientifiques de l’Inserm, de l’Université Paris Cité et du CNRS à l’Institut Necker enfants malades à Paris auraient identifié un nouveau marqueur pronostic de risque cardiovasculaire.

Un dosage des monocytes à partir d’une goutte de sang pourrait suffire à dépister plus rapidement les risques d’accidents cardiovasculaires chez les personnes atteintes de diabète de type 2. (Crédit : Matt C / Unsplash)

Dans une nouvelle étude, l’équipe de Nicolas Venteclef, directeur de recherche à l’Inserm, s’est intéressée à une catégorie de globules blancs circulant dans le sang (monocytes) qui sont directement impliqués dans l’apparition et la progression de l’athérosclérose, une maladie qui se caractérise par la présence de plaques le long de la paroi des artères susceptibles de se rompre et d’obstruer le flux sanguin risquant de provoquer des accidents cardiovasculaires.

Accroître la prévention des risques cardiovasculaires chez les personnes atteintes de diabète de type 2

Un travail sur trois cohortes de patients atteints de diabète de type 2 a permis de mettre en évidence que plus il y avait de monocytes circulants, plus le risque d’accident cardiovasculaire était élevé, mais aussi d’identifier certains sous-types de monocytes prédominants chez les patients à haut risque. À l’issue de ces observations, les chercheurs ont mis en évidence que les personnes atteintes de diabète de type 2 présentant un nombre de monocytes supérieur à un certain seuil auraient un risque cinq à sept fois plus élevé d’être victime d’un accident cardiovasculaire dans les dix ans.

Ces résultats publiés dans Circulation Research pourraient ainsi permettre  de dépister les individus atteints de diabète de type 2 les plus à risque pour accroître la prévention. Alors qu’un brevet a été déposé par l’équipe de scientifiques pour protéger leur découverte, ces derniers travaillent aujourd’hui en partenariat avec l’institut Print’up, à l’élaboration d’un capteur électronique qui permettrait d’effectuer un dosage des monocytes circulants à partir du prélèvement d’une goutte de sang en les classant par sous-type pour améliorer la prévention.

Antonin Tabard